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Le harcèlement sexuel en milieu professionnel constitue une forme insidieuse de violence organisationnelle, enracinée dans des rapports de pouvoir asymétriques souvent banalisés au sein des structures hiérarchiques. Cette étude adopte une approche sociologique critique, mobilisant les notions de domination symbolique, d’inégalités de genre et de souffrance au travail. Elle repose sur une méthodologie mixte combinant une enquête qualitative menée auprès de 30 victimes issues de divers secteurs (santé, éducation, secteur public et privé) et une enquête quantitative réalisée auprès de 300 travailleurs en Côte d’Ivoire. Les données ont été collectées par entretiens semidirectifs et questionnaires anonymes. Les résultats révèlent une forte prévalence du harcèlement sexuel, principalement dirigé contre les femmes en position subalterne, mais touchant également les hommes. Les formes de harcèlement vont des remarques dégradantes aux gestes intrusifs et au chantage sexuel. Les répercussions sur la santé mentale et physique des victimes sont alarmantes : troubles anxieux, douleurs chroniques, stress posttraumatique et désengagement professionnel. Le silence est renforcé par la peur des représailles et la faible efficacité des dispositifs institutionnels. Cette recherche plaide pour une réforme structurelle fondée sur la responsabilisation organisationnelle et la reconnaissance du harcèlement sexuel comme enjeu majeur de santé publique. Mots clés: harcèlement sexuel, rapports de pouvoir, souffrance au travail, domination symbolique, prévention institutionnelle