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Cette étude socio-anthropologique analyse les pratiques traditionnelles de la circoncision des nouveau-nés garçons en Côte d’Ivoire, à partir des témoignages de deux circonciseurs traditionnels originaires du Mali et du Niger. Menée à Abidjan et à Daloa, elle adopte une méthode qualitative fondée sur des entretiens semi-directifs. L’enquête explore la transmission du savoir-faire de père en fils, les techniques utilisées, les rituels, et les enjeux de santé publique et d’éthique. La circoncision est présentée comme un rite de passage social et spirituel fondamental. Les circonciseurs insistent sur le caractère sacré et secret de leur métier, qu’ils opposent à la médecine moderne, jugée impersonnelle. Les instruments utilisés sont simples (lame, couteau), accompagnés de plantes médicinales et de soins traditionnels comme la poudre ou la pommade. Le rituel comprend aussi l’usage symbolique du savon offert par la mère, garant de pureté et de prospérité pour l’enfant. Malgré la charge culturelle forte, l’étude souligne des risques sanitaires importants : hygiène, sécurité, détection de malformations. Ces dangers sont souvent négligés par les praticiens. L’étude met ainsi en lumière les tensions entre pratiques traditionnelles et médecine moderne, et souligne la nécessité d’intégrer les dimensions culturelles dans les politiques de santé pour une meilleure reconnaissance locale. Mots-clés : Circoncision – Côte d’Ivoire – Médecine traditionnelle – Rite de passage – Transmission intergénérationnelle – Médecine occidentale