Details de l’article

L’extension spatiale de la ville de Kolda a atteint ses limites du fait de l’horizontalité des constructions et de l’important taux d’accroissement de sa population (4,9 % par an). Si le contexte d’insécurité socio-politique a pendant longtemps expliqué la croissance démographique de la ville, aujourd’hui, ce sont plus les conséquences des politiques publiques de rattrapage de développement qui semblent accélérer cette croissance spatiale. Cet article vise à analyser le rôle des aménagements publics sur la disparition progressive des espaces agricoles au niveau des marges de la ville de Kolda de 1990 à 2024. Il s’appuie sur une analyse de la dynamique spatiotemporelle de l’occupation du sol et une enquête sociodémographique conduite auprès de 120 individus répartis en six quartiers périphériques de la ville en question. L’analyse socio-spatiale a révélé que le développement d’aménagements publics (hôpital régional, écoles, université et camp militaire) associé à la pression démographique sur la périphérie Est a entrainé une régression des terres agricoles et de la végétation. Les politiques publiques en cours tendent vers une intégration fonctionnelle de cette partie à la ville de Kolda au détriment des communes de Dioulacolon et de Bagadadji, mais sans une préservation des ressources et paysages ruraux. Les fréquences ont montré que les occupants, globalement propriétaires (90 % des enquêtés), sont essentiellement issus, soit d’un autre quartier de la ville, soit d’un village appartenant à la région de Kolda. D’où la prospective sur la dynamique urbaine qui permet de maintenir une agriculture périurbaine dynamique et en mesure d’assurer ou de contribuer sensiblement à recherche de l’autosuffisance alimentaire et à la qualité de la vie à Kolda. Mots clés : Agriculture urbaine, aménagement, foncier agricole, Kolda, Sénégal